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  • Photo du rédacteurCatherine Conconne

Pour un travail de transparence sur l'accès de nos ressortissants à la haute fonction publique


La récente actualité est venue réveiller des questionnements sur notre histoire et ses conséquences encore présentes dans la société martiniquaise. Parmi les interrogations figure la place de nos ressortissants dans la haute fonction publique.  Face aux doutes exprimés par une partie de la population martiniquaise et, loin de tout esprit polémique, il me semble que la transparence doit être faite par l'Etat afin de répondre objectivement à cette question et, éventuellement, afin d'améliorer certains dispositifs. L'ensemble des éléments pouvant concourir à lutter contre tout sentiment d’injustice doit être évoqué.  C'est en ce sens que j'ai adressé ce matin un courrier au Premier ministre que vous trouverez ci-dessous.


 

Monsieur le Premier ministre,


Le meurtre de Georges Floyd est venu jeter, dans le monde dit occidental, une lumière crue sur le racisme qui continue d’habiter nos sociétés. En Martinique, cette question de la couleur de peau et de la place qu’elle assigne aux individus traverse notre histoire. Chaque injustice vient réveiller cette plaie toujours béante et nourrir un sentiment de révolte chez une grande partie de notre population. 


Ces derniers mois, une série d’événements a alimenté, de façon parfois violente, les questionnements sur notre histoire et son héritage encore présent. Parmi les interrogations centrales que porte une partie des Martiniquais figure celle de la structure du pouvoir administratif, notamment au sein de la fonction publique d’État et de la fonction publique hospitalière. Plusieurs signalements récents viennent raviver l’impression, assez prégnante chez nous, que certains postes de la haute administration seraient inaccessibles aux personnes originaires de Martinique. Cela entretient un sentiment de distance, voire de méfiance et d’incompréhension, entre les citoyens et l’État. 


Mes convictions fondées sur un humanisme universel assumé m’amènent à envisager ce débat sans passion. Je connais les règles qui régissent l’accès et l’exercice de telles fonctions : la réussite des concours ou l’exigence de mobilité notamment. Je sais, par ailleurs, qu’un rapport vous a déjà été remis sur le sujet par le député Olivier Serva mais le contexte dans lequel nous nous trouvons appelle des réponses claires.


L’État doit pouvoir mener un travail de transparence sur le processus d’attribution de ces postes afin de briser certaines idées reçues ou de mettre en lumière des pistes d’amélioration. Il serait notamment opportun d’indiquer :

  • le nombre et la proportion de personnes originaires des outre-mer qui passent et réussissent les concours permettant d’accéder à la haute fonction publique chaque année. Cela doit permettre de faire ressortir les obstacles éventuels dans l’accès de nos concitoyens à ces parcours ;

  • le nombre et la proportion de personnes originaires des outre-mer qui occupent un poste dans la haute fonction publique au niveau national ;

  • le nombre et la proportion de personnes originaires des outre-mer qui occupent un poste dans la haute fonction publique en outre-mer ;

  • les freins éventuels qui peuvent exister à l’affectation de fonctionnaires ultra-marins dans leur territoire d’origine ;

  • l’état de la prise en compte effective des centres d’intérêts matériels et moraux dans les mutations. Il serait, par ailleurs, important qu’un rapport d’évaluation soit réalisé annuellement pour faire connaître le nombre de personnes bénéficiant d’une mutation au titre des CIMM. 


Cette question est sensible et c’est sans animosité que je l’aborde. La transparence et le dialogue me semblent être les meilleurs outils de l’apaisement. 


J’espère, Monsieur le Premier ministre, obtenir votre écoute. 


Veuillez agréer, mes meilleures salutations,


CatherineConconne

Sénatrice de la Martinique 

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