Soyons responsables face à la gravité de l’épidémie
Alors que la situation sanitaire est extrêmement préoccupante en Martinique et conduit la direction du CHUM à devoir envisager des opérations très délicates de transferts de patients vers l’hexagone, nous nous devons d’adopter une attitude de responsabilité. L’inquiétude des autorités sanitaires, que je partage entièrement, repose sur des faits objectifs : notre population est vieillissante or, la mortalité du virus augmente fortement avec l’âge ; les pathologies qui accroissent la virulence du COVID telles que le surpoids, l’hypertension et le diabète sont malheureusement très répandues chez nous ; enfin, nos capacités hospitalières sont limitées et notre situation insulaire complique les transferts de patients vers d’autres établissements. Tout ceci, corrélé à la propagation rapide du virus sur notre île, nous fait craindre des moments difficiles. Mon devoir d’élue est d’envisager les moyens de protéger au mieux la population. Nous avons aujourd’hui le recul nécessaire (plus de 3 milliards de vaccinations à travers le monde) pour savoir que la vaccination réduit considérablement les risques de contracter une forme grave de la maladie, à titre d’exemple, sur 81 patients en service COVID mercredi à l’hôpital, un seul était vacciné. Nous avons la chance d’avoir un accès facile à des vaccins gratuits -ce qui n’est pas le cas dans de nombreux pays-. Nous n’avons pas, à ce jour, de traitement alternatif et nous sommes dans l’urgence. J’appelle donc, sans détour, tous les Martiniquais à se faire vacciner. J’aurais souhaité que chacun le fasse volontairement, convaincu par les arguments scientifiques nombreux, et répondant à un sens du devoir, mais nous ne pouvons que constater que cela n’est pas le cas et que le taux de vaccination chez nous ne permet pas de freiner l’épidémie. Si je suis opposée au passe sanitaire tel qu’il est proposé et qui aboutit à ce qu’une partie de la population en vienne à contrôler l’autre, je suis favorable à l’obligation vaccinale telle qu’elle existe chez les enfants pour de nombreuses maladies. Je comprends le traumatisme face à une parole de l’État qui a parfois failli comme sur le sujet du chlordécone mais je ne ferai pas partie de ceux qui veulent tout mélanger. L’épidémie que nous connaissons est grave, inédite, et nous n’avons pas le temps d’attendre. Nous devons agir en responsabilité pour sauver des vies.
Catherine Conconne Sénatrice de Martinique
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